„Un corps sans organes n’est pas un corps vide et dénué d’organes, mais un corps sur lequel ce qui sert d’organes (loups, yeux de loups, mâchoires de loups?) se distribuent, d’après des phénomènes de foule, suivant des mouvements brownoïdes, sous forme de multiplicités moléculaires. Le désert est peuplé. C’est donc moins aux organes qu’il s’oppose, qu’à l’organisation des organes en tant qu’elle composerait un organisme. Le corps sans organes n’est pas un corps mort, mais un corps vivant […]. Le corps plein sans organes est un corps peuplé de multiplicités. Et le problème de l’inconscient, à coup sûr, n’a rien à voir avec la génération, mais avec le peuplement, la population.“
Deleuze, Gilles et Félix Guattari, Capitalisme et Schizophrénie II. Mille Plateaux, Paris, 1980, p. 43